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Mes Humeurs: Nos villes

Elles sont nombreuses et jolies ces photos étalées à longueur de journée sur les réseaux sociaux et autres pages Fb, montrant les villes tunisiennes, principalement la capitale dans les décennies 1970-80 et plus loin dans le temps, la place Barcelone avec ses jets d’eaux, le quartier Le Passage avec son jardin fleuri, Sidi Bou Saïd et ses bougainvilliers accrochés à ses murs, Carthage et sa cathédrale entourée de verdure, les plages de La Marsa, la baie de Gammarth, la médina avenante, ses venelles coquettes, la ville moderne, ses bâtiments de l’époque coloniale, ses trottoirs propres ; bref, des endroits admirables qui titillent l’imagination, etc.

A la lumière de ces vues, on conclut qu’il faisait bon vivre; le passé, la nostalgie du temps d’avant, non seulement prennent une place sur les réseaux, mais soulèvent des discussions sans fin et aboutissent à se poser des questions logiques : vivait-on mieux avant, les habitants étaient-ils plus sociables, avaient-il plus de sens civique? Il m’est arrivé même de rencontrer des jeunes de moins de vingt ans qui parlent d’un temps, d’une ville qu’ils n’ont pas connue, exaltant avec de fortes descriptions les atouts du passé. Il faut noter que l’état général (la propreté, l’encombrement des rues, le manque de commodités et d’espaces verts…) de la ville de Tunis notamment n’est pas étranger à cette sorte de malheureuse nostalgie.

Les instituts chargés de cataloguer les meilleures villes au monde (il y en a plusieurs) établissent chaque année le classement des 10, des 20 et même des 100 villes où on vit le mieux. L’indice Global Cities d’Oxford Economics (leader en la matière) classe les meilleures villes du monde selon cinq catégories : économie, capital humain, qualité de vie, environnement et gouvernance.

Les critères qui président à l’évaluation changent d’une année à l’autre, d’un institut à un autre ; pendant des années, pour choisir une destination de vacances ou de lieu de vie, la nature, la beauté des lieux (mer, sable, forêts, montagnes, etc.) figuraient parmi les critères de sélection. Depuis quelque temps, de nouvelles données s’y sont ajoutées : l’écologie en premier lieu, la propreté, les espaces verts, le transport, la qualité de l’air et de l’eau, le confort, les frais de logement, l’espérance de vie, les salaires.

Pour ce qui est de la nature, de la beauté des endroits qui incitent à visiter le pays, la Tunisie est bien nantie, elle n’en manque pas : le taux d’ensoleillement par an, le sable, la mer, l’arrière-pays, les lieux d’hébergement (hôtellerie, etc.). Mais le reste, autrement dit l’essentiel ? Je donnerai un exemple, l’espace manque ici, pour en citer d’autres : Nantes (Est de la France) occupe la dixième position dans le monde pour ce qui est qualité de vie (classement Oxford Economics), la ville de 323.204 habitants (2024) compte pas moins de cent espaces verts et plusieurs aires piétonnes et beaucoup de musées. La ville de Berne (Suisse) en haut du tableau de classement, comprend 130 espaces verts pour 146.194 habitants (2024). Comparez avec Tunis et aux autres grandes villes tunisiennes.

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